Moteur de Recherche de Veille Concurrentielle pour l'Industrie Pharmaceutique et de Santé

vendredi 20 novembre 2015

Vidéo : Le vrai talent du stratège

Pour Precepta Stratégiques, Frédéric Fréry, professeur à ESCP Europe, nous livre son bilan sur les qualités à avoir pour être un bon stratège. Selon lui, un vrai stratège a une véritable capacité politique...


"Imaginez la scène. Vous avez rigoureusement réalisé le diagnostic stratégique de votre entreprise. Vous avez méticuleusement analysé l’environnement concurrentiel, grâce à des outils tels que le PESTEL, la construction de scénarios, les 5 forces de la concurrence ou les groupes stratégiques. Parallèlement, vous avez soigneusement analysé les forces et les faiblesses de votre entreprise, ce qui vous a permis d’identifier précisément sa capacité stratégique..."

source : Xerfi

mardi 28 avril 2015

Innovation, intelligence économique et industrie pharmaceutique

Innovation, intelligence économique et industrie pharmaceutique [interview de Fabienne BERTHET]

L’innovation en santé reste un enjeu public majeur. Celle-ci est principalement développée en industrie pharmaceutique. La R&D pharmaceutique est une activité à risque puisqu’elle nécessite de lourds investissements en capitaux et en temps. L’investissement moyen nécessaire pour mettre sur le marché un nouveau produit est évalué aujourd’hui autour de 1,4 milliard de dollars. Développer un médicament peut prendre une dizaine d’années et le retour sur investissement de ce développement prend jusqu’à 15 ans. On est donc sur des modèles long terme. Les activités de veille scientifique et médicale ont historiquement été très présentes en industrie pharmaceutique, que ce soit en support des activités réglementées ou de l’innovation interne.

Le déclin de la productivité de la R&D en industrie pharmaceutique depuis les années 2000 a généré beaucoup de réflexion sur les modèles d’innovation permettant un meilleur retour sur investissement. Cela a notamment conduit à une plus forte externalisation de l’innovation, par l’acquisition de molécules prometteuses découvertes dans des start-up, des sociétés biotechnologies ou des organismes de recherche. L’acquisition de la propriété intellectuelle de molécules découvertes à l’extérieur d’un grand laboratoire pharmaceutique va lui générer plus de la moitié de ses revenus futurs.

 

On comprend alors que les activités d’intelligence économique ont une contribution majeure également pour les activités d’innovation externe, de business développement et de gestion des partenariats. En même temps, avec l’avènement d’Internet et une volonté de transparence toujours plus forte des instances de santé, les pratiques de la veille et de l’intelligence économique ont été bouleversées. L’accès à l’information spécialisée, même si il reste inégal, s’est considérablement démocratisé. La transition numérique des éditeurs scientifiques entamée il y a déjà plus de 15 ans a accéléré ce phénomène. Les professionnels de l’information ont vu leur nombre diminuer de manière drastique ces dix dernières années au sein des entreprises pharmaceutiques au profit de nouveaux profils d’analystes et de gestionnaires transverses pour organiser ces flux d’information internes et externes.

La démarche collaborative s’impose dès lors comme une évidence . Si elle est plus spontanée dans les milieux de la R&D, elle nécessite un fort accompagnement des travailleurs du savoir ou « knowledge workers » pour être efficace et aboutir à une démarche d’intelligence collective.

Ces diverses transformations qui s’entrechoquent ont eu pour effet une dilution du rôle des spécialistes de l’information. Ceux qui ont su s’adapter ne peuvent-ils pas néanmoins être de formidables ambassadeurs des nouvelles pratiques managériales collaboratives et de la transformation digitale? Ne devrait-on pas les regarder comme de véritables artisans du changement et de l’innovation?

source: vidéo Innovation, intelligence économique et industrie pharmaceutique [interview de Fabienne BERTHET]-

mardi 3 février 2015

Des chercheurs de l'UE présentent des stratégies pour renforcer l'analyse de renseignements

RECOBIA
Lors de la conférence de clôture de RECOBIA la semaine dernière, l'équipe du projet a présenté les stratégies pour aborder l'impact des biais cognitifs dans l'analyse des services de renseignements.

Souvent, dans les thrillers, les agents infiltrés sont souvent des modèles d'objectivité, de pragmatisme et d'un degré supérieur de réflexion impartiale. Néanmoins, en réalité, même les agents les mieux entraînés et les plus judicieux ne sont que des mortels. Ainsi, ils sont vulnérables aux influences qui pourraient les pousser à prendre de mauvaises décisions, ce que l'on appelle des «biais cognitifs». Le projet RECOBIA, qui a organisé sa conférence de clôture à Bruxelles la semaine dernière, a tenté d'explorer et d'évaluer ces biais cognitifs, d'étudier leur impact sur les pratiques d'analyse des renseignements et de développer des stratégies d'atténuation pour aborder leur impact.

Lors de la conférence, le coordinateur du projet RECOBIA, Frederik Schumann du CEIS a défini les biais cognitifs comme des «perturbations psychologiques produites par l'utilisation de règles qui accélèrent notre traitement cognitif de l'information». Un exemple de ce biais cognitif serait la tendance à faire confiance aux informations provenant d'un «scientifique homme, blanc et plus âgé», indépendamment du fait que son expertise soit pertinente pour résoudre le problème qui nous préoccupe. Il existe également le «biais de familiarité», la tendance à faire confiance à une personne déjà rencontrée auparavant par rapport à l'information donnée par un inconnu. Frederik explique comment, sur les trois dernières années, neuf partenaires de RECOBIA ont travaillé pour développer des stratégies qui contribueront à atténuer l'impact des biais cognitifs dans les services de renseignements pour améliorer la qualité dans ce domaine.

Une étape importante du processus de RECOBIA a été l'identification de sept tâches de renseignements clés (KIT) menées par les personnes actives dans le domaine des renseignements. Ces KIT ont été examinés en détails afin d'identifier et de documenter 28 biais cognitifs auxquels seraient soumis les agents des services de renseignements dans leur travail. L'équipe RECOBIA a ensuite appliqué ces concepts dans 40 situations spécifiques qui illustrent l'impact et les effets des biais cognitifs.

Les KIT identifiés, les biais cognitifs et les situations spécifiques formaient la base du scénario RECOBIA qui a été présenté à la conférence. En utilisant un agent fictif du nom de Peter et présentant un accident imaginaire entre la «Syldavie» et le «Borduria», le scénario démontre comment les biais cognitifs influencent le cours d'une situation fictive et comment les stratégies d'atténuation de RECOBIA, également présentées lors de la conférence, peuvent être appliquées pour renforcer la performance des analystes des services de renseignements. Comme l'explique Frederik, «reconnaître les situations dans lesquels les biais cognitifs peuvent émerger et appliquer les stratégies d'atténuation constitue un intérêt général pour tout agent des services de renseignements».

L'équipe RECOBIA a souligné le fait que tous les résultats de projet ont été développés en conjonction aux utilisateurs finaux au cours de six ateliers. Au total, plus de 100 utilisateurs finaux représentant 21 agences nationales et cinq institutions européennes se sont rendus à l'un ou plusieurs ateliers où ils ont pu interroger, contribuer et in fine valider les travaux de RECOBIA.

Le projet se conclura le 31 janvier mais l'équipe persiste qu'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Ils pensent que les prochaines étapes naturelles seraient de s'appuyer sur les résultats du projet pour concevoir des outils et des sessions de formation et des solutions adaptées à chaque besoin spécifique des services de renseignements. De plus, l'équipe de RECOBIA explique qu'il reste encore beaucoup à faire dans le domaine des biais cognitifs sociaux.